Élections municipales 2026 : à quatre mois du scrutin, les Français expriment des attentes claires pour leurs communes

A quatre mois des élections municipales et à la veille du Congrès des Maires de France, le think tank Destin Commun publie une nouvelle étude intitulée « Élections municipales 2026 : opinion et attentes des Français », réalisée à partir d’une enquête auprès de 3 013 personnes et de quatre groupes de discussion. Malgré la profonde désillusion à l’égard de la politique nationale, l’étude révèle que les Français sont attentifs aux enjeux concrets de la politique locale. 6 Français sur 10 sont déjà certains d’aller voter, préoccupés par la sécurité, les impôts locaux, l’accès aux services publics et les questions environnementales. L’étude analyse les attentes locales en matière d'écologie, enjeu sur lequel les prérogatives des maires sont très étendues, et pointe les consensus qui se dessinent dans l’opinion autour de diverses mesures. De fait, 8 Français sur 10 considèrent que les maires devraient avoir une plus grande liberté pour piloter la transition écologique localement. 

« A rebours du climat politique national délétère, notre étude témoigne d’un vif intérêt des Français pour les élections municipales qui se tiendront dans quatre mois. Dans ce scrutin de proximité, les Français attendent des réponses concrètes à des préoccupations locales. Ils aspirent à un cadre de vie sécurisé et propre, et souhaitent voir renforcé l’accès aux services publics de proximité ainsi qu’au logement. Accès à l’eau, éclairage urbain, rénovation thermique, transports publics : plusieurs mesures de transition écologique recueillent aussi un soutien consensuel, loin des polémiques nationales. C’est un enseignement important pour les futurs maires, dont les prérogatives sont larges sur ces enjeux. »

Laurence de Nervaux, directrice générale de Destin Commun. 

L’avenir des communes françaises se décidera-t-il sans la jeunesse ? 

Si 6 Français sur 10 se déclarent déjà certains d’aller voter dans 4 mois, les sympathisants de Renaissance (84%) et des Républicains (77%) sont de loin les plus mobilisés, en cohérence avec la sociologie de leur électorat : les Français les plus âgés et les plus aisés sont également les plus certains de participer à ces élections. A l’inverse, la France Insoumise (LFI) et les Ecologistes souffrent à ce stade d’une sous-mobilisation comparée aux autres partis politiques.

Le décrochage de participation en perspective de ces élections locales est particulièrement saillant pour la Génération Z : seul 34% des 18-26 ans se déclarent certains de participer à ce scrutin, contre 88% des plus de 75 ans. 

De la méconnaissance à l’insatisfaction, un cercle vicieux du désengagement se dessine : les Français qui connaissent le moins leur équipe municipale sont ceux qui ont le moins le sentiment de bénéficier de ses actions, et qui ont aussi le moins l’intention d’aller voter aux élections municipales de mars 2026.

Pessimisme collectif vs. appréciation positive du cadre de vie local : un paradoxe français

L’étude met en lumière un paradoxe fréquemment souligné dans le travail de Destin Commun : près de 9 Français sur 10 (88%) considèrent que le pays va dans la mauvaise direction, un chiffre en constante augmentation depuis 2019. Pour autant, seulement un quart des Français (27%) considèrent que leur qualité de vie s’est dégradée dans leur commune au cours du dernier mandat municipal. 

“Entre une projection collective profondément négative et anxiogène et l’expérience individuelle des Français, plus apaisée, une dissonance profonde s’installe dans l’opinion. En amont des élections municipales, ce décalage est frappant lorsque l’on compare l’appréciation du pays, extrêmement dégradée, et celle, majoritairement positive, que fait chaque Français de la qualité de vie dans sa propre commune. Ce hiatus doit inciter les acteurs du débat public à relativiser le déclinisme ambiant.”

Laurence de Nervaux, directrice de Destin Commun

Les priorités des Français pour les élections municipales : la sécurité, mais aussi le logement et l’accès aux services publics de proximité

A l’échelle locale, la première préoccupation des Français pour leur commune est la sécurité (45%), suivie des impôts et taxes locaux (29%) et de l’accès aux services publics (24%). La sécurité est une préoccupation pour tous les électorats tout en étant sur-priorisée par ceux de droite et d’extrême-droite, et dans les grandes villes. 

Ces résultats révèlent une géographie électorale différenciée, où chaque territoire exprime ses priorités : l’accès aux services publics de proximité est l’enjeu prioritaire des ruraux, qui accordent également plus d’importance aux services aux personnes âgées, aux transports en commun ou encore à l’école et la petite enfance. La sécurité n’y est priorisée que par un quart des habitants de ces communes, qui représentent 88% des communes françaises. Le logement est une préoccupation nettement plus importante des Français exprimant le plus de difficultés financières. 

Transition écologique locale : une prérogative importante des élus locaux qui bénéficie d’un soutien consensuel dans l’opinion

Les enjeux environnementaux, au cœur des compétences des élus locaux (gestion des déchets, PLU, planification énergétique, transports, éclairage), bénéficient d’un soutien majoritaire et consensuel et demeurent parmi les grandes priorités des Français, devançant par exemple de loin la question des retraites :  

  • 58% des Français estiment que la politique devrait en faire beaucoup plus pour lutter contre le changement climatique.
  • 8 sur 10 considèrent que les maires devraient avoir plus de pouvoirs pour piloter la transition écologique localement.

L’ensemble des mesures environnementales locales présentées dans l’enquête sont jugées très majoritairement utiles, et cinq priorités locales émergent : la sécurisation d’une eau potable saine (77% des Français jugent cet enjeu important et prioritaire pour leur commune), l’installation d’un éclairage public LED (61%), la rénovation thermique des bâtiments dans les communes (57%), le renforcement de l’offre de transports en commun (54%) et la végétalisation des espaces (50%).

L’étude révèle également un soutien majoritaire à plusieurs mesures de transition largement débattues au niveau national :

  • 8 Français sur 10 jugent que le développement des énergies renouvelables est nécessaire pour lutter contre le changement climatique.
  • 56% des Français sont favorables à la réduction de la circulation automobile dans les centres urbains.

« Cette enquête montre à quel point au quotidien, les Français associent la question environnementale à des enjeux essentiels à leurs yeux : les enjeux de pollution sont liés à leur santé, la rénovation thermique rejoint la préoccupation du pouvoir d’achat et du logement, et l’accès aux transports en commun répond au défi de la mobilité hors des grands centres urbains. A l’échelle locale, l’écologie est d’abord vécue comme un garant de la qualité de vie. »

Laurence de Nervaux, directrice de Destin Commun

                                                                       

Méthodologie de l’enquête : 
  • L’enquête quantitative a été réalisée par Destin Commun auprès de 3 013 personnes âgée de 18 ans et plus, représentatives de la population française métropolitaine selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession et région) . Enquête auto-administrée en ligne, du 25 juillet au 3 août 2025.
  • Quatre groupes de discussions de 2h30 chacun ont été organisés dans le cadre de cette étude, soit un total de 10h de discussions. Deux groupes réunissaient des Français habitant à Carcassonne, deux groupes des Français habitant dans le département de l’Yonne.